L'occidentalisation accélérée
Le blocus de Edo par l'escadre de l'amiral Perry en 1853
confronte brutalement le Japon aux pays européens et à des sociétés
industrielles modernes qui le pressent d'ouvrir ses ports au commerce
et de cesser de mettre à mort les matelots naufragés.
La démission du dernier shôgun Tokugawa en 1868 met fin à
une période troublée qui aurait pu dégénérer en guerre civile. Témoins
du dépeçage de la Chine par les anglais, français, allemands et
russes, les japonais font le choix de s'ouvrir aux techniques
occidentales pour lutter à armes égales.
L'ère Meiji (1868-1912) est celle de la
restauration du rôle politique de l'Empereur et d'une
occidentalisation accélérée. La marine de guerre est construite sur
le modèle de la Grande-Bretagne, l'armée de terre est instruite sur
celui de la Prusse. Les techniques industrielles viennent de
Grande-Bretagne, des USA, de Prusse ou de France ...
Le changement brutal de société ne se fait pas sans heurt. La
suppression des fiefs en 1871 transformés en préfectures, la
conscription en 1873 et la création d'une véritable armée nationale
de métier sont à l'origine de troubles paysants et de la révolte
des samurais de Satsuma en 1877, tous écrasés par la nouvelle armée
japonaise.
Le port des deux sabres (signe distinctif des samurai) est
interdits. Les samurai deviennent des fonctionnaires, militaires ou
des hommes d'affaires.
Les Dôjô de kenjutsu périclitent.
Cependant, suite à des troubles matés avec l'aide de
pratiquants d'arts martiaux, une section de kenjutsu se crée
dans la police métropolitaine de Tôkyô en 1879, pour enseigner aux
policiers.
Le retour aux valeurs martiales accompagne la politique
d'expansion du Japon : invasion de formose en 1895, guerre
contre la Russie en 1904-1905 puis, invasion de la Corée en 1910).
Les arts martiaux entrent dans les enseignements obligatoires au collège
en 1911.
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